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 Le Prince Espamuno. Chapitre 2 « Müller »

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Iblis
Animateur Halfling
Iblis


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Date d'inscription : 20/10/2012

Le Prince Espamuno. Chapitre 2 « Müller » Empty
MessageSujet: Le Prince Espamuno. Chapitre 2 « Müller »   Le Prince Espamuno. Chapitre 2 « Müller » Icon_minitimeDim 12 Déc 2021 - 14:46

Le Prince Espamuno
Chapitre 2
“Müller”

- Ainsi, tu me connais ? Je m’en doutais un peu, ajouta le Vieux. Il est rare que des voyageurs viennent se perdre À la Chouette Verte. Qui es-tu ? Un érudit, un historien ou un vagabond ? Je sais déjà que tu n’es pas magicien. Visiblement, tu ne portes pas d’armes, tu n’es donc pas non plus chevalier. Alors ?
- Je suis ambassadeur à la Cour de Sa Grandeur, le Roi Victor III, roi de Pannithor.
- Et que me veux-tu ?
- Écouter une histoire…
- C’est ma spécialité, hé hé. Et quelle histoire ?
- Celle de Fabien Müller et d’Espamuno...
- Je vois... Et bien, assieds-toi, noble ambassadeur, et n’oublie pas que j’ai soif lorsque je parle.
 
Fabien Müller était un homme grand et allongé. Oui, allongé, c’est le mot qui convient. Il avait l’air d’avoir été, comment dire, étiré. Originaire de Katrovin, il en avait tous les attributs : la moustache fleurie et une façon décalée de s’habiller avec de larges épaulettes dorées. Il était blond et ses yeux brillaient de façon étrange. Certains y voyaient le reflet de son intelligence. C’était un seigneur cultivé maîtrisant même quelques mots d’Elfique. D’autres y lisaient de la malice. C’est sans doute ce que perçut Espamuno, le célèbre Prince Elfe Noir. D’ailleurs si l’un et l’autre sont tant renommés, c’est sans nul doute à cause de leur rivalité proverbiale ! Rivalité est d’ailleurs un mot bien trop faible. Ils étaient des ennemis jurés.
 
Je vais te narrer leur rencontre. Espamuno, le Prince capricieux, était alors en traque. Et cette traque l’avait menée loin de chez lui en Terre des Hommes, comme l’appelle les Elfes ou la Germanie, comme nous la désignons communément. Cela faisait plusieurs jours qu’il pourchassait Gaël, un Démon majeur dont le principal plaisir était de brûler vif des Elfes avec une sorte de Feu vert émeraude surgissant de tous ses orifices. Oui, oui, ce n’est guère reluisant. Ainsi sont les Démons… Moqueurs… Gaël ne pouvait donc être attaqué que de front, tactique que n’envisage guère un Guerrier Elfe Noir à moins d’y être contraint. Tandis que ses Furies occupaient le Démon en dévoilant leurs seins frétillants, Espamuno était sur le point de boucher le dernier anus du Démon avec de la cire d’abeille, quand, les pas lourds d’une Armée d’hommes en marche se fit entendre et péter le Démon furibard. Libéré des bouchons de cire, hurlant et gesticulant, il s’enfuit. Espamuno déconfit le regarda s’éloigner puis siffla le rassemblement. Les Elfes Noirs stoïques attendaient.
 
Les Hommes apparurent comme dans tous les récits d’aventure : à l’aube depuis la montagne. Quelques silhouettes de chevaliers bariolés se dessinèrent dans la rosée. Puis, de plus en plus, jusqu’à devenir innombrables. Soudain, à l’unisson, dans un même élan épique, elles chargèrent. Dévalant la pente, le tapaclap des sabots se mêlait aux cris et aux hurlements des Hommes jetés au combat. Une musique dominait ce tumulte, mélange de pipos et de tambours. Puis, il y eut un sourd craquement assourdissant. C’était le choc des destriers contre les Elfes qui volaient en éclat.
 
Sur cet événement les Historiens de Pannithor et ceux des Elfes présentent une version divergente. Fuite pour les uns, retraite tactique pour les autres. Quoi qu’il en soit, il est clair pour tous que ce jour fit naître chez Espamuno une haine tenace qui lui donna un prétexte (mais en faut-il un quand on est un Elfe Noir) pour s’adonner à son activité favorite : se venger, détruire, décapiter, émasculer se baigner dans le sang de ses victimes, éclater de rire quand vient le dernier souffle, etcetera, etcetera.
 
Espamuno fit envoyer des espions et des assassins pour en savoir plus sur son nouvel ennemi. Les informations ainsi recueillies étaient terriblement déconcertantes. Le camp des Hommes en campagne ressemblait à une immense écurie. Il y avait des équidés partout : des mulets, des destriers, des bourricots, des Pégases ailés, des étalons arabes, des Bêtes ailées… Tout un cirque ferré ! À croire que personne, ni même le simple trouffion, ni même le magicien, ni même le général ne savaient marcher. Ils montaient tous une bestiole ! Or, comme vous le savez, Espamuno n’aimait guère l’odeur du crin, du crottin, du cheval et des chevaliers.

Il y avait aussi un autre rapport qui intriguait Espamuno. Le portrait de Müller était partout. Une véritable célébrité ! Ses espions lui apprirent même qu’il leur semblait (même si rien ne ressemble plus à un Homme qu’un autre Homme. Autrement dit, pour les Elfes, tous les Hommes se ressemblent) que les Hommes aient copié la moustache de leur chef la teintant en blond et la faisant fleurir. Une véritable Müllermania !

Espamuno était furieux et envieux… Et il adorait ça.
 
L’attaque des Elfes Noirs sur la Germanie fut donc lancée. Les sages de son père le Roi lui avaient conseillé d’axer son ost sur de multiples phalanges de lanciers pour contrer la chevalerie. Mais, comme à son habitude, Espamuno n’en fit qu’à sa tête. Il improvisa et enrôla une armée de volontaires, l’arme important peu tant qu’elle soit empoisonnée. Et c’était bien ainsi.
 
Nombreux furent alors les généraux germains à sonner la défaite. Nombreuses furent les villes pillées. Ces généraux du Nord déçurent terriblement Espamuno, si peu habiles, si peu malins, si peu inventifs, si prévisibles. Mais Müller, lui, semblait telle une anguille furtif.
 
Lorsque vint l’hiver, beaucoup purent écrire que jamais une campagne Elfe Noire n’avait autant ravagé une terre des Hommes. Elle fut même comparée à l’ultime waagh orque du Krudger Kel qui avait décimé le Grand Est de la Saxe à la Polonie la même année. Sans omettre l’invasion du Warlord Samkagamok sur la Romanie. Hé, hé, ou même celle des terribles Nains du non moins terrible Lord Alex sur la Poméranie. Oui, oui, cette année-là fut sanglante en terres de Germania. Bien sanglante. Ces analogies ne furent évidemment jamais répétées à Espamuno. Et, c’est bien dommage, à mon humble avis. Je suis sûr qu’Espamuno se serait délecté de se voir ainsi offrir de nouveaux célèbres belligérants. J’en suis sûr. Mais les assassins Elfes Noirs, à l’opposé de leurs congénères, ont toujours été de prudents menteurs.
 
Quoi qu’il en soit, Müller à la belle moustache lui avait échappé. Espamuno était furieux et envieux… Et il adorait ça. Il adorait ça, monsieur l’ambassadeur. Espamuno reviendrait, parce qu’il devait en être ainsi, affronter Herr Müller sur ses terres.
 
- Mais, mais…
- Mais, mais ?
- Vous n’avez pas terminé votre récit.
- Bien entendu, pas avant de m’avoir offert une cervoise agrémentée d’une petite cerise enrobée de chocolat fin, monsieur l’ambassadeur.

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