Kavesh - Les shampooineurs

Kavesh - Nains du chaos - Favoris de Tzeentch

Les shampooineurs

(Découvrez notre histoire plus bas)
Moi Kavesh, sorcier capillaire, haut maître des permanentes, grand initiateur de la tresse pubienne, gardien du peigne à une dent en obsidienne, haut chambellan de l'école des shampooineurs, vous met au défi !

VE 1430 - VA post J6 1430

1 Rouff Lahkett  - Blitzeur centaure + Blocage - 3 XP - 3 TD - 150k
2 Kedsh Euval    - Blitzeur centaure + Blocage - 1 XP - 1 TD  1 JdM- 150k
3
4 Nuk Long       - Bloqueur nain + Garde, Projection - 0 XP - 1 Eli 1 JdM 2 Bonus - 110k
5 Alab Ross       - Bloqueur nain + Garde - 2 XP - 2 JdM - 90k
6 Karep Lonjan  - Bloqueur nain - 4 XP - 2 Eli - 70k
7 Bool Azhed     - Bloqueur nain - 4 XP - 1 Bonus - 70k
8 Yrok Wah       - Bloqueur nain - 4 XP - 1 Bonus - 70k
9 Big Houdi       - Bloqueur minotaure + Esquive en force, Juggernaut - 9 XP - 4 Eli 2 Bonus 1 TDcov 1 JdMcov - 190k
10
11 Bharett        - Base hobgobelin + Arracher le ballon, Lutte - 1 XP - 4 TD - 70k
12 Sizo             - Base hobgobelin + Pro - 2 XP - 1 Réu 1 Bonus - 50k
13 Razwar        - Base hobgobelin - 40k BP1
14 Bleyrhô       - Base hobgobelin - 40k M-1
15 Serthêt        - Base hobgobelin + Prise sûre, Parade - 0 XP - 2 TD 1 JdM - 70k
16

Apothicaire: Oui
Rerolls: 3 - 210k
Assistants: 0
Pom-Poms: 0
Pop: 4 - 10k
Trésorerie: 215k

TD + : 11
TD - : 4
SOR + : 7
SOR - : 1

J1 VS Latoine (Morts vivants) - 1/1
J2 VS Hannibal (Morts vivants) - 3/1 + achat bloqueur nain n°8
J3 VS Winny85 (Elus du chaos) - 1/1 nul covid + achat apothicaire
J4 VS Maryan (Noblesse bretonienne, et ouais !) - 2/1
J5 VS Le chat ventru (Nécromantiques) - 2/0
J6 VS Mamibaba (Humains) - 2/0 Incident mineur -20k PO
J7 VS Neurolistic (Humains) --> 30/09
J8 VS Minicoco (Skavens) --> 31/10
J9 VS Doc Chatte (Nordiques) --> 30/11

Roster J6 OK

C'est dans les terres sombres du bord du monde que se cachent parmi les meilleurs maîtres d'oeuvre d'un art méconnu. L'art dit de la toison.
Oublié par certains peuples, jalousé par une poignée d'autres, les théocraties esclavagistes des Zharr ont su le reconnaître et le maintenir à l'aide d'écoles et de rituels.
Les sorciers et seigneurs bénéficiant alors des coupes et des barbes les plus extravagantes du Vieux Monde.

Les écoles de coiffure du Zorn Uzkul recensent avidement toutes les techniques pileuses depuis les modèles ésotériques des anciens royaumes disparus de Khemri jusqu'aux flamboyances d'Ulthuan.

Lors de l'agrandissement d'un salon d'initiation, une excavation fortuite par une chaîne (ou famille c'est pareil) de hobgobelins découvrit un temple ancien où trônait une sorte d'oiseau bleu au long bec.
Après une nuit de rituel à l'autel Ibis, comme il fût nommé depuis ce jour, les sorciers capillaires eurent vent d'une coupe mystérieuse apportant une renommée et un charisme exceptionnels.
Celle de la coupe d'Ash'Ess Bey-cée. Les sorciers l'établirent comme se rapportant à l'entité démoniaque convoquée par cette coiffure.

Les écoles Hèr-Zharr dépechèrent alors un groupe d'apprentis confirmés, accompagnés par la chaîne de hobos bénis par la découverte, en quête de cette coupe, vraisemblablement cachée au coeur du Vieux Monde.
Ils ne tardèrent pas à découvrir que nombre d'autres s'étaient fixé le même objectif, renforçant par là même leur détermination.

1ère journée contre Latoine.

Drôle de rituel. On s'attendait à saccager un donjon en bonne et dûe forme, mais non faut déposer les armes. Ca se joue à l'ancienne, en souplesse, tout dans les lombaires. Ca se passe en arène à porter un cadavre de squig trop fraîchement empaillé. Poisseux.
Et le plus drôle c'est que 7000 gugusses sont venus payer pour voir ça.

Des macchabées. Pas étonnant.
Faut avouer, y'a pas mieux pour garder un trésor.
Volent pas, s'plaignent pas, dorment pas. Tu les poses dans un couloir, ils usent le pavé pour un siècle. Et pour la bouffe, ils se défrayent sur les visiteurs. Tout bénef j'te dit !

Et on envoie la pastèque. S'en suit une belle mêlée centrale qui nous tient occupés la moitié du sablier. Rien de bien méchant, ça se provoque, ça se bouscule, des préliminaires quoi.
Et v'la t'y pas qu'une grande tige se carapate plus vite qu'un elfe constipé !
Une goule qui z'appellent ça. C'est pas que ce soit vraiment mort, pourtant ça à pas l'air bien vivant non plus. En tout cas ça gigote.
Y'a bien un esclave qui arrive à lui glisser un croche-patte, mais elle se relève, reprend le squig, et finit sa course dans l'en-but.

1 à 0. C'est là qu'on comprend le tragique de l'affaire. Si on recolle pas la boule de l'autre côté, on rentre à Zorn Uzkul pour se faire tondre.
Du coup on tente le passage en vitesse. Le long de la touche. On était bien parti ... Faut dire, les collègues sont gourmands, une mandale qu'est pas passée, on perd le temps qu'il nous restait.

Deuxième sablier. On reçoit. Les gamins se cotisent pour s'acheter des moufles. 3 plombes et tous les encouragements du patron pour ramasser la panse. On était remontés. Ca s'est senti j'crois.
Avec les copains, on se sentait un peu à l'étroit, du coup on l'a faite bien dégagée derrière les oreilles comme on dit chez nous.
On a bien un hobo qui s'est bousillé la cheville en voulant épater la chaîne et un autre qui a rencontré un revenant du genre féroce ... Mais bon ...

Deux zig ont valsé dans la foule, deux autres ont fini leur nuit sur le chemin du minotaure, et encore trois qui ont goûté un cuir de bonne facture (7 - 10 - 11). Bon, c'est déjà mort donc ils ont tendance à le rester, enfin à pas re-mourir quoi. N'empêche qu'ils ont fini à quatre. Ca détend.

M'enfin c'est pas tout ça, mais on a pas vu le temps passer. Comme une bonne soirée à la taverne, entre amis.
Heureusement qu'un p'tiot s'est démené pour franchir la ligne au dernier instant, ou on était marron.
1 partout sur le fil.

On a bien rigolé et en plus on est payé. Elle me plaît bien cette quête.

Le journal du capitaine Rouff Lahkett

2ème journée contre Hannibal

"L'acier n'a aucune force mon garçon. La chair est plus forte. Regarde autour de toi ... Ici ...
Et là sur les rochers. Ce bel hobgobelin. Viens à moi mon enfant !"

Celui-ci s'avance d'un pas, fait une chute de quinze mètres, rompant le plancher. Et sa colonne vertébrale par la même occasion.
"C'est qui lui ?" me glisse Bool. "Rien, juste un journalier. Lui répondis-je."

"Ca c'est la véritable force, ça c'est le pouvoir ! La force est le pouvoir de la chair. Qu'est-ce que l'acier comparé à la main qui l'a forgé ?
Observe la force dans ton corps, le désir dans ton coeur. Je t'ai offert cette force !"

Et voilà, tout dans le regard. C'est tout ç'qu'a dit le coach au mino. Il était retapé.
Il se morfondait dans le fond du vestiaire depuis qu'il avait appris qu'il y avait une tronçonneuse en face. C'est pour ma pomme qu'il répétait en chouinant d'une voix flûtée.
On l'avait jamais vu comme ça, même pas le jour où il avait renversé la malle de toupets du patron dans la fange.
On l'a mouché avec le maillot du clodo qu'avait rayé le parquet. On l'a roustonné pour le chauffer et les portes se sont ouvertes.

C'est parti, on a compris le principe maintenant. On reçoit.
Classique, On rentre dans le lard sans se retourner sur les gamins sensés s'occuper de la balle.
Un nouveau journalier, aimablement fourni en urgence par l'organisateur de la quête, fait le beau sur notre flanc et se prédit une belle carrière parmi nous, car nous ne manquerions évidemment pas de l'embaucher suite à une presta... BOUM, un bourre-pif bien senti lui met le devant derrière, ou l'inverse. Il finira sa tirade à l'hospice.
Quelques secondes à peine que ça a commencé. Ne surtout pas sous-estimer les titubants.

Le mino répète les derniers mots de l'entraîneur comme un mantra et déborde sur la droite pour enfoncer la ligne.
Le timbré d'en face marche sur lui, comme attendu.
Un déglingué, avec un masque en peau moisie sur le visage, tournant sur lui-même et beuglant comme un damné. Un poète en somme.
... La force dans mon corps, le désir dans mon coeur, la force ...
Big Houdi ferme un oeil avant l'impact.
Tu me crois tu me crois pas, le mec, dans un ultime tourniquet se cogne sur le genou du mino, et s'étale de tout son long dans la boue. Rideau.

Balaise le boss ...

Notre ligne se bidonne. Du coup, pas moyen de coucher un zombard. P'tain les gars on reste dans le match !
Avec Kedsh, on poursuit dans la lignée du mino. Les jeunots, opportunistes suivent. Toute l'équipe se masse à droite, ça va castagner.

Serrez les rangs ! Toute la viande avariée déboule sur nous, cherchant à nous pousser dans la tranchée de touche.
Il y a un trou le long de celle-ci. Je réclame la balle, Serthêt me la donne avec plaisir, je file jusqu'à l'en-but.
1-0, il reste du temps.

Il fait très chaud, trois coéquipier quittent le terrain pour récupérer. Deux en face s'effondrent aussi.

On botte. Une goule en face, les mains poisseuses d'une matière que je ne tiens pas à vérifier n'arrive pas à se saisir du bousin, malgré les amabilités d'un mec encapuchonné sur le banc adverse.
D'un regard, notre duo de coureurs nous infiltrons au plus près, en tirant sur les jambons au max.
La goule réitère, le malingre dehors s'arrache les cheveux, qu'il a fort fins et brillants, étonnament entretenus.
Sans doute à l'aide d'une lotion vivifiante ... Je m'égare.
On en profite, Kedsh repousse la goule, Je ramasse le truc devenu poisseux à son tour puis franchis la ligne à nouveau.
Pour le coup je lève les bras, goûte à la ferveur populaire, pour ce doublé qui semble exacerber les passions. Ca sent bon la prime.

Deuxième période. Le soleil tape toujours autant. Trois autres sortent se rafraîchir, contre un seul en face.
On engage, encore dans le fond. Les goules, plus nombreuses qu'à l'accoutumée se regroupent autour de la balle.
Mais bon, ce ne sont que des goules, du casse-croûte à mino, non ? -Tsssssss- j'ai comme un acouphène.

Elles cherchent à emballer la partie. Elles ramassent la balle, se dispersent, enclenchent une passe courte au ... cannibale aux mains poisseuses. Avec le résultat attendu.
Leur ligne est solide et leur permettra de la ramasser par la suite malgré l'acharnement du mino sur un pauvre zombie.
Poussière tu redeviendras poussière. Ha non, il rampe tout de même jusqu'à son banc. Sans ses cure-dents de tibias.

Pousseeeez ! On resserre les morts sur eux-même. Une transmission habile d'une goule à un revenant lui permet de s'échapper sur notre gauche.
Un hobo lui colle aux basques mais il ne fera pas le poids bien longtemps.
C'est alors que j'ai eu une vision depuis le bord opposé. Big houdi, sur les pointes, un mouvement de bassin insoupçonné, s'échappe du marquage. Et avec ceci ma petite dame ? Un double sprint venu d'on ne sait où. Une ballerine.
Il glisse serrer la vis à son tour sur le blitzeur adverse.
Ce dernier place un cadrage débordement d'école. Et malgré le retour d'autres hobos, il aplatira derrière la ligne.

Le cagnard est encore là. Cette fois, un seul d'entre nous tombe contre deux macchabées. Ca pue la mort à force.

Notre petit Serthêt se saisi à nouveau de la balle, bien décidé à profiter d'un instant de gloire.
On lui prépare un couloir. Il gambade, il se la joue facile, claque des grimaces. Des goule agiles viennent le chercher le long de la touche.
On re-dégage un peu la route. Il se relève, reprend la balle et repique au centre. Il surveille les goules d'un oeil. Tenues par nous, les blitzeurs. Il retrouve le sourire.
C'était sans compter sur un zombie échappé de la ligne dans une torsion que sa version vivante n'aurait pu accomplir. Il couche notre porteur à nouveau.
Il ne reste que quelques instants. Le gamin se relève, reprend la balle et vois un gars de la chaîne, lancé. Lui passe au raz et cet esclave donne toute l'énergie qu'il lui reste pour courir plus vite que jamais.

Ta gloire publique sera pour une autre fois Serthêt, mais nous avons reconnu ta valeur.
Score, à la dernière seconde, 3-1.

Le sélectionneur d'en face, un nécromant tout à fait sympathique et sans prétention a fini par nous révéler son petit secret soyeux.
Une lotion ! Je l'savais. Venue d'un herboriste d'Estalie, Pedro Lann.
Une citronade un peu relevée, une belle bourse d'or, un moment exquis.

Le journal du capitaine Rouff Lahket

4ème journée contre Maryan

Les commentateurs ont désigné Alab Ross comme joueur du match chez nous. Le copain est solide, je dis pas, il a fait le boulot sur la ligne, c'est vrai ...
Mais sérieusement, entre nous, de retour aux vestiaires c'est pas lui qu'on a arrosé à la bière. J'vous raconte.

10000 spectateurs à la louche, et ils en veulent pour leur argent après les matchs annulés.
On perd la mise en jeu. Fidèles à leur nature, chevaleresques et arrogants, les bretonniens nous laissent recevoir le ballon.
Les sang-bleus, solides sur leurs appuis, n'sont pas du genre à céder du terrain. Une chose à faire pour contrer ça, avait dit le coach.
Le patron avait un plan. Simple, simpliste même.
"Nos cousins utilisent des roule-morts, nous avons un minotaure."
"C'est tout Chef ?" Le plan A qu'il a dit.

J'entends la balle retomber derrière moi, j'envoie la ligne au turbin, les mecs bougent pas. Plan A.
Le gros part sur la gauche. Dans sa lancée, il étale un péon, KO. La foule se chauffe -OLAAAA-
Il continue sa course le long de la touche et renverse un autre trois-quart, KO. -OLAAAA-
Plus loin, un bloqueur se met sur son chemin pour arrêter cette course folle ... -OLAAAAAA-
Trauma crânien pour l'pauv'gars. L'infirmier en face lui colle une poche de glace sur la tête, un coup d'éponge magique et le recolle sur le banc. Pas sûr qu'il ait très envie d'y retourner.
Heureusement parti dans les pas du mino, notre porteur ira au bout.

A côté de ça on n'a pas chômé, Il y a quand même 5 KO et un blessé sur le retour avant la remise en jeu.
Ah ! Chez nous aussi y'a un blessé mais c'est notre mino qu'a pas trop fait dans le détail. Quelle idée de se mettre dans ses pattes aussi !

Fin de mi-temps anecdotique, avec un beau coup de pied en bord de touche ET sur la ligne d'engagement. On leur chipe la balle mais on n'aura pas le temps de mettre ça à profit.

A eux de recevoir. L'entraîneur bretonnien avait prévu du stock de bière et de la donzelle pour remonter les troupes, si bien que l'équipe se retrouve au complet pour cette deuxième mi-temps.
Ils partent sur notre gauche. En fer de lance, un halfling monté sur une biquette. Il avait l'air sérieux et déterminé. Plan A. -OLAAAAAAA-
Pattes cassées. Le gnome peut aller se chercher une nouvelle biquette.

C'est pas l'tout de s'bidonner mais la balle repart sur l'autre flanc.
Il ne faut jamais sous-estimer l'orgueil de ces bretonniens ! Le bloqueur qui avait prit un méchant coup sur la tête se démarque en réception.
Les forces vives adverses se déportent, la balle lui est lancée, il la réceptionne parfaitement. Keudsh Euval et Serthêt reviennent pour lui couper la route.
Lui réussit à les esquiver et allonge sa course au max pour franchir notre en-but.
Ils n'ont pas traîné pour égaliser.

Coup d'envoi court de leur part, juste derrière notre ligne. Je décide de prendre les choses en main alors que les hobos se regardent en chien de faïence à savoir qui va ramasser la balle.
Et puis ... Plan A. Sur la droite pour varier les plaisirs. La descente se fera dans la même ambiance qu'au début de la première mi-temps.
C'est qu'on serait presque à la parade, manque que la fanfare. -OLAAAA- La fosse des KO se remplit atrocement chez les nobles. J'irai marquer ce deuxième point en traînant la patte.

Reste quelques instants de jeu pour un dernier coup d'envoi tout aussi anecdotique qu'en fin de première.

On a fait une belle haie d'honneur à nos adversaires méritants et très beaux joueurs.

Comme je le disais plus haut et pendant qu'Alab Ross répondait aux questions de la cabalvision, c'est bien Big Houdi qu'on a fêté aux vestiaires, notre plan A.

"Mais au fait patron, c'était quoi le plan B ?"
"Un plan B, pour quoi faire ?"

Le journal du capitaine Rouff Lahket

5ème journée contre le chat ventru

Une odeur de charogne flottait dans les couloirs. Mmh ... Encore des morts.
J'entends la foule hurler et battre des pieds au dessus de nous. L'équipe est concentrée dans le couloir qui mène à l'arène.
Nous entrons dans le halo lumineux. Autour de 9000 timbrés étaient là, une majorité aux couleurs de nos adversaires.
Ces siphonés sont tellement excités que l'arbitre se trouve obligé de nous ratiboiser du chrono.
Sur le terrain, pas des carcasses comme nous avions l'habitude d'en voir. Il y avait des masses de muscles rapiécés et ...
Des loups-garous ! Ca existe encore cette bestiole, je croyait leur engence éradiquée depuis longtemps !
Et voilà, à la bourre, le tronçonneur détraqué d'il y a quelques temps. Le chef dit avoir vu l'entraîneur adverse lui filer une belle bourse d'or. Un mercenaire.

Nous gagnons la balle. On fait dans le classique, tête dans le guidon pour les frangins et Serthêt à la ramasse.
Ils prennent des gnons, quelques zombards dégagent du chemin mais dans l'ensemble, c'est plutôt du coriace.
Leur ligne tient bien et surtout ne recule pas. Ces raclures de spectres sont insaisissables.
Alors on avance, pas à pas, en poussant sur notre droite. C'est lent, c'est long, trop long.
Le tordu avec la lame hurlante nous promet moult souffrances. Les grognards de devant encaissent et se retrouvent à ramper sous ses assauts.
Faudrait pas que ça dure. A la longue il va me les abîmer. Va falloir prendre une décision, pis une bonne.

La mêlée déportée sur la droite laisse le flanc gauche réduit à un duel de mandales entre Kedsh et un loup-garou.
Je décide de pousser les potes dans une mêlée piégée, au casse-pipe, en poussant les cannibales avides à se jeter sur nous.
Les copains serrent les fesses, l'mino sort KO, enseveli sous une pile de morts-vivants. C'est le moment.

Au signal, j'emmène Serthêt avec moi, renversement de jeu. On se décale à gauche toute.
Je débaroule sur le loup-garou de gauche, qu'il teste un peu le menu végétarien !
Le porteur dans la foulée transmet à Kedsh qui sort les cannes en long de touche. Il ne sera jamais repris. 1-0

S'ensuit une courte bousculade au centre du terrain menée par nos adversaires revanchards, avant que l'arbitre ne siffle la mi-temps.

Le patron est satisfait, et procède à un changement tactique. Bharett entre à la place de Serthêt.
-"Z'êtes sûr patron ?"
-"Remettrais-tu en doute mes décisions Rouff ?"
-"L'est bon s'gamin là ..."
-"Va. Risquerais-tu une permanente décolorée en continuant sur ce ton ?"
Big Houdi se remet. On y retourne, toujours concentrés.
De manière générale ils ont le teint pâle mais je les sens rougeauds. Ils en veulent.

Botte large à gauche. Les deux goules passent un peu de temps à nous faire une danse de la pluie autour du cuir sans oser le ramasser.
Leur équipe se met d'équerre, la pointe sur notre gauche. C'est le maul déroulé, les loups-garous en tête de cortège. De belles bêtes, faut avouer.
Sans surprise les goules rejoignent les copains, bien au chaud, à l'arrière du pack.
Notre ligne plie, ils sont costauds les saligauds ! Sur la droite je fais le tour de leur ligne. Et Bharett, après avoir botté n'a fait que reculer fond de cours.
-"Sert à rien ce corniaud !"

Les nécro s'engouffrent dans le couloir, ils tentent le passage en force pour les goules, hilares telles des hyènes.
Je continue ma maraude. La ligne souffre, nos bloqueurs commencent à gueuler.
-"Bharett, bouge toi, tu sers à rien !"

Le flanc droit se vide, si ce n'est un duel ridicule entre un décharné et un hobo bien en peine à le tenir.
Le centre se déporte sur la charnière. Leur équipe forme un flot implacable. Les goules me narguent à l'arrière du pack. Un spectre solitaire entre elles et moi.
Notre espèce a la tête dure et les jambes solides. Je fonce. J'vois bien les clebs qui m'attendent au tournant, mais quand faut y aller ...
-"Hey, les gars, je fais quoi, je sers à rien là non ?" lance Bharett le regard perdu.

Elles sont loin, je pousse. Le plus que je peux pour éviter l'fantôme avec son faux air de Sach'Ad'Istell, un chansonnier fameux d'chez nous.
Ah ça ricane les filles ? Je tamponne la porteuse, avec une sévère qui l'envoie au bord de la fosse. Je garde la copine sous le coude.
Le ballon, lui, finira dehors, chez les enthousiastes qui n'demandaient que ça. Je sens la plèbe festive et taquine avec ça.
La balle atterri dans les pieds de Bharett. L'môme s'fait pas prier, ramasse l'bousin et cours droite toute, passant près de la dispute de manchots.

L'équipe adverse, empêtrée dans sa propre mêlée, se retrouva fort dépourvue lorsque la bile fut venue.
-"C'est qu'il y va ce con !" Il traverse tout le terrain avec une demie douzaine de macchabées aux trousses. Ca donne des ailes.
Je croise le regard de l'entraîneur. VISIONNAIRE. Il me jette un sourire en coin. 2-0

J'vous raconte pas l'ambiance, on va en vendre des maillots et des shampoings !
On croirait qu'ils ressentent des émotions, les buffets-froids. Remise en jeu, même tambouille.
Ils remettent l'élan sur notre gauche. On serre les dents. Le chrono avance, malgré tout on est joueurs, faut pas laisser passer.
Les loups tiennent la balle et sont au coeur de l'action. Le mino tente de s'interposer, il se met KO en couchant son adversaire.
La porte est ouverte, un pauvre hobgobelin en dernier rideau.
Le canidé s'échappe avec la ferme intention de lui passer au travers. Il doit partir seul, ses collègues déjà bien occupés.
Il attaque Razwar, le repousse, remet ça, il a la gnaque le bestiau ! La deuxième est la bonne, le ptiot se couche mais laisse traîner une guibole dans laquelle se prennent celles de la bête.
Dans un instant qui dure une éternité, la balle se repose doucement dans l'herbe. Ne restent que quelques instants.

Tout s'accélère. Les copains poussent une ultime fois. Sizo s'empare du ballon, se recentre un peu, et me voyant toujours sur leurs arrières me lance la balle à 6 bonnes longueurs.
Je l'attrape et file vers l'en-but pour trébucher bêtement sur la ligne à la dernière seconde.

Ha il me faisait bien envie ce troisième point. Mais n'en jetons plus, la lutte fut rude et intense.
-"Toutes mes excuses Bharett. Tu as bien mérité ta place avec ce deuxième essai. Tu ne sers à rien, il est vrai, mais c'est peut-être ce qui fait ta force."
C'est une belle victoire mes amis ! Ce tonneau est bien mérité, OYE !

Le journal du capitaine Rouff Lahket